jeudi 2 juin 2016

Un médic blessé à la tête par une grenade de désencerclement à Lyon

Un manifestant-soigneur a été blessé le 26 mai à Lyon par une grenade de désencerclement, lui causant 2 jours d’ITT malgré son casque. Une illustration de la dangerosité de ces armes utilisées de manière offensive et systématique par la police. Récit, photos et vidéos.
Lors de la manifestation du 26 Mai contre la loi travail, à Lyon, la première altercation avec les forces de l’ordre a eu lieu place Gabriel-Péri. Comme à leur habitude ces derniers temps, les policiers ont très rapidement fait usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement, ainsi que de leurs LBD, occasionnant de nombreux blessés dont un qui nécessitera un transfert immédiat à l’hôpital par les pompiers.

Suite à cet accrochage, le cortège repart lentement, mais l’ambiance sur la place reste tendue.
Si bien que peu après, avant 15h, alors que les policiers ne sont plus l’objet d’aucune menace si ce n’est peut-être verbale, ils envoient de nouveau plusieurs grenades de désencerclement, dont une en plein cortège, blessant ainsi à la tête un jeune m&dic de 24 ans.
Ce dernier s’effondre alors sous l’effet de la surprise mêlée à la douleur, et il est rapidement secouru par d’autres manifestants qui le mettent à l’écart du cortège et lui expliquent qu’il a besoin de soins.





Ces images sont celles de la caméra qu’il portait sur son casque au moment des faits.

On voit qu’à cet instant, il n’y a aucune violence venant du cortège : la plupart des manifestants sont en effet dos à la police, et marchent en direction du pont. On peut également constater la distance de plusieurs mètres qui séparent la grenade qui explose proche du sol du visage du médic qui à cet instant se tient debout. Enfin, le plot de la grenade aurait très bien pu toucher les yeux.
Il est intéressant de noter que plusieurs policiers (visibles à la fin de la vidéo) passent à côté d’une personne blessée à la tête sans qu’aucun ne s’arrête pour vérifier s’il va bien.
JPEG - 164.3 ko
Le médic décide ensuite de remonter le cortège en quête de ses collègues, occasionnant à son passage la surprise voire la stupeur des autres manifestants à la vue de sa blessure. Il sera finalement soigné par un autre jeune medic, qui faisait sa première manifestation dans cette fonction.
La blessure s’avère heureusement bénigne, mais avec quand même à la clef 2 jours d’ITT et une cicatrice potentielle. Un dépôt de plainte est en cours et un signalement à l’IGPN a également été effectué.
Voici les images du casque en lui-même, qui montrent que l’impact sur celui-ci aurait eu lieu par en dessous, frappant le front dans le même temps.
JPEG - 241.2 ko
A la lumière de ces images, on comprend donc 2 choses :

- le mésusage de la grenade de désencerclement est ici flagrant : les policiers la jettent en plein cortège, sans être en situation de danger immédiat

- cette arme est d’une grande dangerosité : ce n’est effectivement pas la première fois que l’une d’elles blesse une personne à la tête.
Il est important de rappeler que le même jour dans la manifestation parisienne, un jeune journaliste de 28 ans a subi une blessure similaire provoquant un traumatisme crânien particulièrement grave à la suite duquel il est toujours hospitalisé dans un état critique.
Pour rappeler le cadre légal de l’utilisation de ces grenades
Dans un article publié le 30 mai, Mediapart publie de nouvelles images des faits et revient sur l’usage de la GMD (Grenade à Main de désencerclement).
Ils font notamment mention d’une circulaire de la police judiciaire et de la gendarmerie du 2 septembre 2014 :

« La GMD est susceptible d’être utilisée lorsque les forces de l’ordre se trouvent en situation d’encerclement prises à partie par des groupes violents ou armés »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire