Depuis
le début du mouvement social contre la loi El Khomri dite « loi
travail », nous assistons à une provocation systématique des forces de l'ordre, non seulement à Paris mais dans toutes les
grandes villes. Les scénarios sont toujours les mêmes, les cortèges
démarrent, la police provoque, lance quelques grenades lacrymogènes
et/ou de désencerclement et donne quelques coups de matraques. Les
manifestants répliquent et nos braves journalistes au cœur de
l'action ne retiennent que les affrontements entre méchants
manifestants et gentille police dans leur journal (pouvions nous
attendre autre chose de leur part ??? non).
Le
pouvoir – car ne nous voilons pas la face, ce n'est pas la police
qui attaque de son propre chef les manifestations – mise sur une
impopularité des grèves, déclenchant à chaque mouvement social
des heurts et de fait essaie de criminaliser les manifestants en ne
retenant que les attaques faites contre la police. Nos chers
journalistes en mal d'image à sensation n'en rate pas une miette et
servent sur un plateau au pouvoir une image bien sombre des
manifestants. Mais, problème, la « loi travail »
continue d'être impopulaire, pourtant le gouvernement à tenté bien
des choses en remettant sur le tapis le fameux discours selon lequel
les grévistes prennent en otages les braves gens qui travaillent, se
retrouvant sans essence, sans train, … (rappelons-nous quand même
que l'expression de « prise en otage de la population par les
grévistes » a été sortie pour la première fois par le
F-haine pour les grèves de 1995).
A
coté de cela, le gouvernement envoie des CRS pour tabasser les
piquets de grève devant les raffineries. Mais là, Ô magie !
les journalistes n'était pas présents pour voir les travailleur-e-s
en grève se prendre de gros coups de matraque, hé oui, comment
justifier le tabassage de personnes lambda en grève devant l'opinion
publique ?
On
a pu aussi avoir la mauvaise surprise de revoir l'apparition des
Voltigeurs (sur Paris, Toulouse et Lyon) pourtant interdits
depuis qu'ils ont tué Malik Oussekine le 6 décembre 1986. Mais la
police a aussi profité de ces mouvements sociaux pour essayer tous
ces nouveaux jouets de répression, le Flashball étant dans les mois
à venir destiné à disparaître car trop dangereux. On a pu voir
donc l'apparition progressive d'armes encore plus dangereuses ces
dernières années (surtout utilisées par les forces de l'ordre
depuis le début du mouvement social) comme le « LBD »
(LANCEUR DE BALLES DE DÉFENSE), que la police affectionne
particulièrement en tir tendu, et les grenades de désencerclement
(DBD : DISPOSITIF BALISTIQUE DE DISPERSION). A elles deux, ces armes
offensives sont responsables de la plupart des blessé-e-s.
A
cela on peut ajouter l'utilisation massive de lacrymogènes et de la
matraque « traditionnelle » et télescopique. Depuis peu,
un nouveau genre d'arme apparaît (Paris, Nantes et Lyon), le fameux
riot-gun Penn Arms « lance-grenades multi-coups » ou « à
répétition » qui peut envoyer 6 projectiles d'affilée (balle
en caoutchouc ou lacrymo).
La
liste des blessé-e-s durant les manifestations ne cesse de
s'allonger, même les médics deviennent des cibles (Paris, Lyon),
arrestations, tabassages, confiscation de matériel médical. Mais
les seuls chiffres pour les journaleux et les politiques qui comptent
sont ceux de ces pauvres policiers blessés bien que suréquipés.
Lors
de la manifestation massive du 14 juin à Paris, la police n'a pas
boudé son plaisir dans la répression à grande échelle, ainsi on a
pu assister à des tabassages/arrestations faites sur des personnes
avant même la manifestation. Une fois de plus, la police a
rapidement inondé la tête de cortège dans des nuages de fumigènes
et joué de la matraque tous azimuts. On a pu constater aussi le
stratagème mis en place devant l'hôpital Necker par les autorités
afin que des affrontements se produisent à cet endroit précis :
pour cela le gros bataillon de crs
déployé sur place a
chargé la tête du cortège dès son arrivée. Les manifestants
étant bloqués à ce carrefour, d'un coté par un canon à eau et de
l'autre par les crs,
les affrontements étaient inéluctables.
Certes,
certaines vitres de l'hôpital ont été brisées par des projectiles
mais l'établissement n'était pas la cible des manifestants, on peut
en dire que c'était une connerie, des erreurs de trajectoires de
projectiles… Quoi qu'il en soit, le responsable dans cette
histoire est le pouvoir d'avoir choisi ce lieu (devant un hôpital
public pour enfants) pour organiser et concentrer des affrontements.
Tout cela dans le but de pouvoir l'utiliser contre les manifestants
qui luttent contre la « loi travail » depuis 3 mois.
Ainsi
depuis le 14 juin, les politiques se succèdent sur les plateau TV et
inondent les ondes de communiqués, d'interviews visant à dénoncer
la prétendue attaque d'un hôpital pour enfants par de méchants
casseurs. Ils iront même jusqu'à instrumentaliser les enfants
malades (et notamment l'enfant des 2 policiers abattus la veille) et
leurs familles pour criminaliser le mouvement social. Provocation
systématique de la police : attaquer, tabasser, blesser,
arrêter les manifestants, dire que les grévistes prennent en otage
la brave populace qui, elle, travaille (car c'est vrai que les
grévistes ne sont pas des travailleur-e-s, c'est bien connu),
utiliser l'état d'urgence pour ficher, assigner à résidence des
militants, utiliser des armes offensives contre les manifestants,
mettre en place des guet-apens, poster des crs
devant un hôpital afin
d'y faire éclater des affrontements, voilà comment l'Etat répond à
la légitime contestation de cette loi dite « travail »
qui n'a pour but que la fin du code du travail et des syndicats.
Nous
ne pouvons qu'être solidaires avec les camarades blessé-es,
interpellé-e-s et toutes les personnes se mobilisant contre cette
loi, quelle que soit leur stratégie de contestation (grèves,
blocages, piquet de grèves, occupations, manifestations sauvages et
déclarées) en passant par l'autodéfense contre les forces de
répression étatiques.
Toutes
et tous unis dans l'action contre la loi travail, contre l'Etat et le
capital !
A
bas le salariat.
16-06-2016 -
ifa@federation-anarchiste.org
ifa@federation-anarchiste.org
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