mardi 21 juin 2016

Vizcacha rebelde - 3ème Album "combattons le Mâle par la racine, le machisme pue la mort"


Après le 2ème album thématique sur les religions "god killers" (2014), le groupe vient de sortir son 3ème album "Combattons le mâle par la racine, le machisme pue la mort" qui, comme son nom l'indique, est entièrement dédié à la lutte contre le sexisme.

01 - Intro
02 - No border
03 - Hymne des femmes (MLF)
04 - Mon corps c'est moi
05 - Enfance violée
06 - Le reveil de la sacrifiée
07 - Seules les femmes meurent une à une (A. Dworkin) - Nouvelle version
08 - Outro

Il est en écoute et en téléchargement sur leur site :
http://vizcacha-rebelde.url.ph/

Ou en téléchargement avec la brochure de dessins et des paroles directement la :
http://www.mediafire.com/download/n17ypwbnwyyab47/Vizcacha_Rebelde_-_Combattons_le_m%C3%A2le_par_la_racine.rar

En petit bonus 2 reprises de ludwig von 88, "j'ai tué mon père" et "marche - sur les sentiers de la gloire"
En écoute et téléchargement aussi sur leur site ou en téléchargement direct la :
http://www.mediafire.com/download/a1mo7h2j87i0nw1/Vizcacha_Rebelde_-_Bonus.rar



Autocollant Fédération Anarchiste


No nation, no race !


Le Monde libertaire n°1780


EDITORIAL -
Le 19 juillet 1936, il y a 80 ans, la révolution sociale en Espagne débutait.
Cette histoire longtemps occultée et encorelargement méconnue du grand public,est le seul exemple historique du prolétariat réussissant à organiser la production économique sur des bases libertaires, tout en s’opposant au fascisme les armes à la main.
Du concret quoi... des propositions, des réalisations, des réflexions que tous ceux qui ont participé à cette révolution ont légué aux générations suivantes. Car ce n'est pas la nostalgie qui nous a motivé pour faire ce dossier mais c'est l'idée, partagé au sein du comité de rédaction, que connaître le passé permet de vivre le présent et préparer le futur.
Bien sûr, l'idée d'un avenir anarchiste en fait ricaner plus d'un. Mais dans le présent, que voit-on ? Des assemblées générales la nuit, ou le jour, qui fonctionnent avec des commissions et des mandaté.e.s au mandat impératif, des syndiqué.e.s qui pratiquent la grève, le blocage, le sabotage chers aux anarchistes, des personnes qui s'organisent sans chef pour la production et la distribution…. Certes tout n'est pas parfait mais l'émancipation, l'autonomie individuelle, l'organisation directe de nos vies sont des chemins longs et sinueux qui restent fondamentaux car pour nous, anarchistes, les moyens doivent rester en adéquation avec la fin.
¡ Feliz cumpleaños y viva la anarquía !
Le prochain Monde Libertaire sera livré en septembre 2016 avec une nouvelle équipe au Comité de Rédaction mandatée au dernier congrès de la FA. Car n'oublions pas que ce journal est en gestion directe par des mandaté.e.s militant.e.s à la FA et qu'il n'a pas de Dieu ni de Maître..
LE CRML



SOMMAIRE

TERRAINS DE COMBAT
02 Quelles stratégies maintenant ?
Par NATHAN
03 On bloque tout !
MOTION DU 74ÈME CONGRÈS DE LA FA
05 Message du groupe libertaire
Organisaçao Popular (Rio de Janeiro)
RELATIONS INTERNATIONALES DE LA FA
09 Ni État, ni frontières : tout ce qui est
humain est nôtre
MOTION DU 74ÈME CONGRÈS DE LA FA

Le dossier du mois :
1936-2016
i FELIZ CUMPLEAÑOS !
10 Trois jours qui auraient pu changer le
monde
Par RAMON PINO
16 La révolution espagnole vue d'en bas
Par FRANÇOIS ROUX
20 Entre fascismes et alternatives libertaires :
le sport, de 1936 à aujourd'hui
Par NICOLAS GUILLAUME
26 Mujeres libres :
la vie sera mille fois plus belle !
Par HÉLÈNE HERNANDEZ
30 Les communistes contre la révolution
Par RENÉ BERTHIIER
34 L'assaut
Par BERNARD D'AUBENAS
37 Benito Pasanau Bianch
Par PASANAU


ZONES DE CHANTIER
38 Un lycée autonome et autogéré à Lyon
Par LE COLLECTIF DU LYAALY
43 Projet : participez à la naissance de
l'Étoile Noire !
Par LE GROUPE KROPOTKINE
SANS FRONTIÈRES
44 Journée internationale de solidarité avec
les prisonniers anarchistes et antifascistes
russes
Par L'ANARCHIST BLACK CROSS MOSCOW


PORTFOLIO
48 Pochoirs et street art
Par RNST
Street acteur et sérigraffichiste, adepte des
cultures alternatives, RNST explore et s’amuse
avec le Street Art ou art urbain depuis le
milieu des années 1990 sous diverses formes :
graffiti, affiches, collages, pochoirs. Au milieu
des années 2000, il prend ses distances avec la
rue avant de la réinvestir réellement en 2009
avec la sérigraphie (affichage) et le pochoir.
Son atelier est un laboratoire dans lequel
il mélange les recettes, les couleurs et les
genres. Le discours et l’oeuvre de RNST sont
imprégnés de deux constantes dans lesquelles
le rock prend racine : provoc et romantisme.
D’influences multiples, amateur de supports
en tous genres et surtout de récupération, son
travail de création est un lien direct entre la
rue et l’atelier. L’actualité et l’espace public ne
doivent pas nous échapper, c’est bien là que
l’artiste vient se positionner. RNST envisage
ses créations comme de véritable passerelles
entre le monde et son univers intime afin de
poser question, déranger et interroger…Mais
son engagement ne se limite pas au fait de
prendre parti pour une cause. Son discours
révèle en effet une multitude d’influences
qui viennent nourrir son travail. RNST tire
principalement son inspiration de l’actualité,
« et pas forcément celles des autres… ».
L’artiste s’amuse à mêler des éléments a priori
sans lien entre eux, qui, lorsqu’il les assemble,
atteignent une toute autre dimension que leur
premier niveau de lecture.

DOMAINES CULTIVÉS
56 Femmes à la caméra,
femmes devant la caméra
Par CHRISTIANE PASSEVANT
58 Les habitants de Raymond Depardon
Par PHILOMÈNE LE BASTARD
59 Je me tue à te le dire de Xavier Seron
Par C.P.
61 Ça ira (1) Fin de Louis de Joël Pommerat
Par PIERRE SOMMERMEYER
63 Religion et désobéissance, la Coopérative
integrale catalane, de Emmanuel Daniel
Par OLIVIER BOULY
64 Dans la Bibliothèque

ARCHIPEL LIBERTAIRE
66 Adieu aux roses noires
Par HUGUES LENOIR
67 L'agenda militant
70 Les groupes de la Fédération anarchiste
72 Le programme de Radio Libertaire
73 Bulletin d'abonnement

jeudi 16 juin 2016

L'étincelle noire Hors série - 02, Spécial police


Pour ce 2 ème numéro Hors série Spécial police du mini fanzine "l'étincelle noire" nous avons eu la chance d'avoir une interview exclusive des forces de l'ordre sur leur manière de gérer les manifestations, notamment celles contre la loi travail, bonne lecture !
En téléchargement ici :
http://www.mediafire.com/view/dbqg0vl2vqroas4/L%27%C3%A9tincelle_noire_HS_-02_Sp%C3%A9cial_police.jpg

Communiqué Fédération Anarchsite : Au service de l'Etat, la police réprime, opprime !

Depuis le début du mouvement social contre la loi El Khomri dite « loi travail », nous assistons à une provocation systématique des forces de l'ordre, non seulement à Paris mais dans toutes les grandes villes. Les scénarios sont toujours les mêmes, les cortèges démarrent, la police provoque, lance quelques grenades lacrymogènes et/ou de désencerclement et donne quelques coups de matraques. Les manifestants répliquent et nos braves journalistes au cœur de l'action ne retiennent que les affrontements entre méchants manifestants et gentille police dans leur journal (pouvions nous attendre autre chose de leur part ??? non).
Le pouvoir – car ne nous voilons pas la face, ce n'est pas la police qui attaque de son propre chef les manifestations – mise sur une impopularité des grèves, déclenchant à chaque mouvement social des heurts et de fait essaie de criminaliser les manifestants en ne retenant que les attaques faites contre la police. Nos chers journalistes en mal d'image à sensation n'en rate pas une miette et servent sur un plateau au pouvoir une image bien sombre des manifestants. Mais, problème, la « loi travail » continue d'être impopulaire, pourtant le gouvernement à tenté bien des choses en remettant sur le tapis le fameux discours selon lequel les grévistes prennent en otages les braves gens qui travaillent, se retrouvant sans essence, sans train, … (rappelons-nous quand même que l'expression de « prise en otage de la population par les grévistes » a été sortie pour la première fois par le F-haine pour les grèves de 1995).

A coté de cela, le gouvernement envoie des CRS pour tabasser les piquets de grève devant les raffineries. Mais là, Ô magie ! les journalistes n'était pas présents pour voir les travailleur-e-s en grève se prendre de gros coups de matraque, hé oui, comment justifier le tabassage de personnes lambda en grève devant l'opinion publique ?

On a pu aussi avoir la mauvaise surprise de revoir l'apparition des Voltigeurs (sur Paris, Toulouse et Lyon) pourtant interdits depuis qu'ils ont tué Malik Oussekine le 6 décembre 1986. Mais la police a aussi profité de ces mouvements sociaux pour essayer tous ces nouveaux jouets de répression, le Flashball étant dans les mois à venir destiné à disparaître car trop dangereux. On a pu voir donc l'apparition progressive d'armes encore plus dangereuses ces dernières années (surtout utilisées par les forces de l'ordre depuis le début du mouvement social) comme le « LBD » (LANCEUR DE BALLES DE DÉFENSE), que la police affectionne particulièrement en tir tendu, et les grenades de désencerclement (DBD : DISPOSITIF BALISTIQUE DE DISPERSION). A elles deux, ces armes offensives sont responsables de la plupart des blessé-e-s.

A cela on peut ajouter l'utilisation massive de lacrymogènes et de la matraque « traditionnelle » et télescopique. Depuis peu, un nouveau genre d'arme apparaît (Paris, Nantes et Lyon), le fameux riot-gun Penn Arms « lance-grenades multi-coups » ou « à répétition » qui peut envoyer 6 projectiles d'affilée (balle en caoutchouc ou lacrymo).
La liste des blessé-e-s durant les manifestations ne cesse de s'allonger, même les médics deviennent des cibles (Paris, Lyon), arrestations, tabassages, confiscation de matériel médical. Mais les seuls chiffres pour les journaleux et les politiques qui comptent sont ceux de ces pauvres policiers blessés bien que suréquipés.

Lors de la manifestation massive du 14 juin à Paris, la police n'a pas boudé son plaisir dans la répression à grande échelle, ainsi on a pu assister à des tabassages/arrestations faites sur des personnes avant même la manifestation. Une fois de plus, la police a rapidement inondé la tête de cortège dans des nuages de fumigènes et joué de la matraque tous azimuts. On a pu constater aussi le stratagème mis en place devant l'hôpital Necker par les autorités afin que des affrontements se produisent à cet endroit précis : pour cela le gros bataillon de crs déployé sur place a chargé la tête du cortège dès son arrivée. Les manifestants étant bloqués à ce carrefour, d'un coté par un canon à eau et de l'autre par les crs, les affrontements étaient inéluctables.

Certes, certaines vitres de l'hôpital ont été brisées par des projectiles mais l'établissement n'était pas la cible des manifestants, on peut en dire que c'était une connerie, des erreurs de trajectoires de projectiles… Quoi qu'il en soit, le responsable dans cette histoire est le pouvoir d'avoir choisi ce lieu (devant un hôpital public pour enfants) pour organiser et concentrer des affrontements. Tout cela dans le but de pouvoir l'utiliser contre les manifestants qui luttent contre la « loi travail » depuis 3 mois.

Ainsi depuis le 14 juin, les politiques se succèdent sur les plateau TV et inondent les ondes de communiqués, d'interviews visant à dénoncer la prétendue attaque d'un hôpital pour enfants par de méchants casseurs. Ils iront même jusqu'à instrumentaliser les enfants malades (et notamment l'enfant des 2 policiers abattus la veille) et leurs familles pour criminaliser le mouvement social. Provocation systématique de la police : attaquer, tabasser, blesser, arrêter les manifestants, dire que les grévistes prennent en otage la brave populace qui, elle, travaille (car c'est vrai que les grévistes ne sont pas des travailleur-e-s, c'est bien connu), utiliser l'état d'urgence pour ficher, assigner à résidence des militants, utiliser des armes offensives contre les manifestants, mettre en place des guet-apens, poster des crs devant un hôpital afin d'y faire éclater des affrontements, voilà comment l'Etat répond à la légitime contestation de cette loi dite « travail » qui n'a pour but que la fin du code du travail et des syndicats.

Nous ne pouvons qu'être solidaires avec les camarades blessé-es, interpellé-e-s et toutes les personnes se mobilisant contre cette loi, quelle que soit leur stratégie de contestation (grèves, blocages, piquet de grèves, occupations, manifestations sauvages et déclarées) en passant par l'autodéfense contre les forces de répression étatiques.

Toutes et tous unis dans l'action contre la loi travail, contre l'Etat et le capital !

A bas le salariat.

16-06-2016 -
ifa@federation-anarchiste.org

 

Collage Fédération anarchiste


BD Action directe


les cadavres né pour crever


Bombe la police !


ZAD partout !


Violences policières à Paris: 2 manifestants s'écroulent en pleine manif...


lundi 6 juin 2016

Pochoirs féministe


Tout le monde déteste la police


Présentation du Collectif Libertaire Anti-Sexiste (C.L.A.S.)

Né en juin 2006, le Collectif Libertaire Anti-Sexiste est un collectif d’individu-e-s créé suite à l’initiative de quelques femmes anarchistes lyonnaises.
Nous nous sommes réuni-e-s pour créer un outil de lutte contre le sexisme car nous n’étions pas satisfait-e-s par les positions des organisations lyonnaises censées êtres anarchistes ou féministes, certaines considérant le féminisme comme secondaire voir optionnel, d’autres allant jusqu’à défendre des positions anti-féministes, au nom d’une redéfinition du féminisme transformée et pervertie par une rhétorique libérale et relativiste au point d’être favorable au système prostitutionnel et au soutien à l’égard des islamistes.
Depuis sa création, le CLAS est un collectif mixte, conformément à la volonté de ses fondatrices - car nous souhaitions inclure dans notre lutte des hommes anarchistes dont l’engagement pro-féministe était sincère et cohérent.
Ayant observé le fait que dans plusieurs organisations se trouvent souvent des personnes dont la présence semble être le produit d’un malentendu idéologique, ceci étant favorisé par le fait que les principes de bases de ces organisations sont généralement floues et incomplètes en ce qui concerne le patriarcat et les questions d’éthique qui en découlent, nous avons décidé de poser un cadre clair par l’écriture collective de notre manifeste.
Depuis, nous avons rédigé d’autres brochures (pour défendre le droit à la contraception et à l’Interruption Volontaire de Grossesse, à propos du genre, à propos du système prostitutionnel et à propos de l’Association Révolutionnaire des Femmes d’Afghanistan) ainsi que des communiqués, signé quelques appels à manifester, organisé divers événements, notamment pour défendre le droit à la contraception et à l’IVG, pour soutenir et relayer la parole des féministes d’Afghanistan et pour soutenir et promouvoir un livre contre le viol écrit par des survivantes de l’inceste.
Nous avons créé des liens avec d’autres organisations féministes dans d’autres villes et nous avons affiné nos analyses qui sont devenues au fil du temps, de nos évolutions personnelles et de nos rencontres, de plus en plus radicales et intransigeantes vis à vis du patriarcat et de tous les autres systèmes de domination qu’il a engendré.
Un-e féministe cohérent-e n’est pas forcément anarchiste. Mais un-e anarchiste cohérent-e doit forcément être féministe. Car l’anarchisme vise l’abolition de tous les systèmes de domination sans exception et, à fortiori, l’abolition du système de domination patriarcal qui inspire, justifie, codifie, organise et reproduit, depuis des milliers d’années, l’oppression de toutes les femmes, de tous les enfants et de certains hommes, soit, largement plus de la moitié de l’Humanité.
Le patriarcat, fondé sur la suprématie masculine et la sur-valorisation du père auquel il attribut le rôle de chef de famille, repose sur la haine et le dégoût à l’égard des femmes et la volonté de les réduire ainsi que leurs enfants au statut de choses aliénables dont la valeur serait égale à celle des objets inanimés, voir des déchets.
Voilà pourquoi, le système patriarcal a toujours divisé les femmes en deux catégories : aliénables ou aliénées, propriétés de tous les hommes ou propriétés d’un seul, à vendre ou vendues, consommables ou consommées, destinées à être violées par tous les hommes ou par un seul, prostituées ou ménagère, etc...
Les défenseurs de ce système on toujours refusé et refusent encore d’admettre l’existence des femmes qui ne se soumettent pas à ce schéma et trouvent la force de décider, contre vents et marées s’il le faut, de devenir libres en refusant d’être chosifiées, en cessant de pardonner, de s’amputer de leur colère libératrice, de dissimuler leur intelligence et en partageant leur force et leur courage avec d’autres femmes pour créer de la solidarité là où le patriarcat a fabriqué et entretient la division.
Pourtant des femmes comme celles-là, il en existent depuis longtemps, y compris au sein du mouvement anarchiste, et jusqu’à présent certains voudraient les anéantir, en vain.
Mais aucun combat n’est jamais gagné d’avance et la révolution féministe et libertaire à laquelle nous aspirons ne se fera ni par des compromis, ni par des sacrifices, ni par les armes.
Le patriarcat est le tout premier système de domination de l’Histoire de l’Humanité. C’est lui qui a engendré et modelé tous les autres :
- qu’il s’agisse des nations et des États (sous toutes leurs formes), de leurs armées et de leurs frontières, du racisme et de la xénophobie qui en découlent,
- qu’il s’agisse des différents systèmes économiques fondés sur la propriété privée et l’échange au lieu du partage, fondements du chantage qui nous condamne à subir l’exploitation (sous forme d’esclavage, de salariat ou de travail « indépendant »),
- qu’il s’agisse de la haine et des violences commises contre les personnes LGBT,
- ou qu’il s’agisse des religions, de leurs institutions et de leurs dogmes morbides et obscènes.
La dégradation de l’environnement est aussi une conséquence du patriarcat, qui morcelle, exploite et méprise depuis des milliers d’années, dans un même élan et selon une même logique de chosification et d’appropriation, les femmes et la planète.
L’anthropocentrisme qui tend à justifier la destruction et l’exploitation de la « nature » par les êtres humains est en réalité de l’androcentrisme puisque ce sont des hommes qui en sont responsables et non pas toute l’Humanité.
Pour ne citer qu’un seul exemple de ce lien direct, la surpopulation humaine joue un rôle majeur dans la dégradation de l’environnement. Or, elle n’est pas due aux "progrès de la médecine" comme on l’entend trop souvent mais à d’innombrables grossesses imposées aux femmes depuis des milliers d’années, que ce soit par la violence physique, par les lois et dispositifs patriarcaux et natalistes, par la pression psychologique, par la culpabilisation ou par la manipulation mentale.
Si on ne prend en compte qu’une seule catégorie de grossesses imposées, par exemple celles qui résultent des innombrables viols conjugaux que n’importe quel mariage forcé induit systématiquement et automatiquement, les chiffres sont déjà énormes. Selon les études internationales validées par l’ONU, il y aurait actuellement au moins 700 millions de petites filles et de femmes en situation de mariage forcé : chacune d’entre elle est ou va être régulièrement violée par son mari, et il en résultera des grossesses à répétitions, jusqu’à ce qu’elle en meure, jusqu’à la ménopause, ou (trop rarement malheureusement) jusqu’à sa libération.
Des mariages forcés sont contractés dans tous les pays du monde, bien que dans des proportions différentes selon les pays. Cependant, dans les pays où les femmes et les petites filles sont moins opprimées, la raréfaction des mariages forcés est un phénomène relativement récent.
Le CLAS s’allie parfois à d’autres organisations avec lesquelles nous pouvons avoir des désaccords. Cependant, ce qui nous permet de ne pas trahir nos valeurs fondamentales dans le cadre de ces alliances est le fait que ces organisations partagent la même base éthique que la notre.
Cette éthique est fondée sur le refus d’autoriser, de défendre, de minimiser, d’excuser, d’occulter et de pardonner le fait que des êtres humain-e-s soient traité-e-s comme des choses, que cette chosification se traduise par l’oppression, l’exploitation, la torture psychologique, physique, sexuelle (le viol sous toutes ses formes, y compris tarifé), ou le meurtre.
Sur notre site internet, nous publions régulièrement des informations et de nombreux documents dont nous ne sommes pas forcément les auteur-e-s mais dont nous approuvons l’analyse et la finalité. On y trouve également notre manifeste, nos brochures et nos communiqués.

Visuel Fédération Anarchiste


jeudi 2 juin 2016

Pochoir fédération anarchiste


Affiche de la fédérétion anarchiste


Affiche à l'ancienne de la fédérétion anarchiste


Un médic blessé à la tête par une grenade de désencerclement à Lyon

Un manifestant-soigneur a été blessé le 26 mai à Lyon par une grenade de désencerclement, lui causant 2 jours d’ITT malgré son casque. Une illustration de la dangerosité de ces armes utilisées de manière offensive et systématique par la police. Récit, photos et vidéos.
Lors de la manifestation du 26 Mai contre la loi travail, à Lyon, la première altercation avec les forces de l’ordre a eu lieu place Gabriel-Péri. Comme à leur habitude ces derniers temps, les policiers ont très rapidement fait usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement, ainsi que de leurs LBD, occasionnant de nombreux blessés dont un qui nécessitera un transfert immédiat à l’hôpital par les pompiers.

Suite à cet accrochage, le cortège repart lentement, mais l’ambiance sur la place reste tendue.
Si bien que peu après, avant 15h, alors que les policiers ne sont plus l’objet d’aucune menace si ce n’est peut-être verbale, ils envoient de nouveau plusieurs grenades de désencerclement, dont une en plein cortège, blessant ainsi à la tête un jeune m&dic de 24 ans.
Ce dernier s’effondre alors sous l’effet de la surprise mêlée à la douleur, et il est rapidement secouru par d’autres manifestants qui le mettent à l’écart du cortège et lui expliquent qu’il a besoin de soins.





Ces images sont celles de la caméra qu’il portait sur son casque au moment des faits.

On voit qu’à cet instant, il n’y a aucune violence venant du cortège : la plupart des manifestants sont en effet dos à la police, et marchent en direction du pont. On peut également constater la distance de plusieurs mètres qui séparent la grenade qui explose proche du sol du visage du médic qui à cet instant se tient debout. Enfin, le plot de la grenade aurait très bien pu toucher les yeux.
Il est intéressant de noter que plusieurs policiers (visibles à la fin de la vidéo) passent à côté d’une personne blessée à la tête sans qu’aucun ne s’arrête pour vérifier s’il va bien.
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Le médic décide ensuite de remonter le cortège en quête de ses collègues, occasionnant à son passage la surprise voire la stupeur des autres manifestants à la vue de sa blessure. Il sera finalement soigné par un autre jeune medic, qui faisait sa première manifestation dans cette fonction.
La blessure s’avère heureusement bénigne, mais avec quand même à la clef 2 jours d’ITT et une cicatrice potentielle. Un dépôt de plainte est en cours et un signalement à l’IGPN a également été effectué.
Voici les images du casque en lui-même, qui montrent que l’impact sur celui-ci aurait eu lieu par en dessous, frappant le front dans le même temps.
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A la lumière de ces images, on comprend donc 2 choses :

- le mésusage de la grenade de désencerclement est ici flagrant : les policiers la jettent en plein cortège, sans être en situation de danger immédiat

- cette arme est d’une grande dangerosité : ce n’est effectivement pas la première fois que l’une d’elles blesse une personne à la tête.
Il est important de rappeler que le même jour dans la manifestation parisienne, un jeune journaliste de 28 ans a subi une blessure similaire provoquant un traumatisme crânien particulièrement grave à la suite duquel il est toujours hospitalisé dans un état critique.
Pour rappeler le cadre légal de l’utilisation de ces grenades
Dans un article publié le 30 mai, Mediapart publie de nouvelles images des faits et revient sur l’usage de la GMD (Grenade à Main de désencerclement).
Ils font notamment mention d’une circulaire de la police judiciaire et de la gendarmerie du 2 septembre 2014 :

« La GMD est susceptible d’être utilisée lorsque les forces de l’ordre se trouvent en situation d’encerclement prises à partie par des groupes violents ou armés »

Suite au 1er mai : autopsie de la grenade de désencerclement

Lors de la manifestation du 1er mai à Paris, les forces de l’ordre ont eu recours de manière intensive aux grenades dites "de désencerclement", occasionnant un grand nombre de blessé-e-s, dont certain-e-s gravement. C’est l’occasion de rappeler ce que sont vraiment ces grenades.
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Lors de la manifestation du 1er mai 2016 à Paris, vers 16h, les CRS ont commencé par diviser la foule à hauteur de la caserne de Reuilly, puis un groupe de gardes mobiles s’est déployé sur les bords du cortège alors que les manifestant-e-s était déjà passablement énervé-e-s par leur présence agressive depuis le début de la manifestation. Les forces de l’ordre ont été régulièrement exortées à partir, mais leur hiérarchie a jugé utile de les laisser dans cette posture provocante et dangereuse.
Vers 16h10, et alors que la foule était encagée et ne pouvait donc pas quitter les lieux, les CRS ont subitement gazé et lancé une dizaine de grenades de désencerclement en moins d’une minute, de manière offensive, occasionnant un mouvement de panique et blessant gravement plusieurs personnes. Un journaliste, qui a reçu un plot de caoutchouc au visage, a failli perdre son oeil. Il a diffusé la photo de son visage sur les réseaux sociaux.
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À quel moment ça s’est passé ?

Il s’agissait d’un moment particulièrement chaud où la manifestation progressait lentement sur le boulevard Diderot.
Suite à une provocation policière, les flics ont arrêté la manif entre la rue Chaligny et la rue de Reuilly. À ce moment là, les flics ont attaqué d’abord avec des bombes lacrymogènes. Il s’agissait de CRS principalement, mais aussi de membre de la Compagnie d’Intervention Territoriale.
Mais très vite, ils ont envoyé des grenades de désencerclement en rafale. Plusieurs dizaines à priori dont une grosse série de 10-15 enchaînées en moins de 30 secondes. C’est sans doute à ce moment là que la personne a été blessée.
La situation était très tendue car les flics nous acculaient dans un espace très limité. Ainsi, on essayait de fuir la police mais on se heurtait à la foule qui s’entassait. Il n y a pas d’issue sur le bord du boulevard Diderot. A un moment, les gens ont essayé d’ouvrir une brèche dans un chantier jouxtant la caserne de Reuilly afin de sortir du piège. C’est à ce moment là que les flics ont chargé.
De plus il est à noter que plus on s’éloignait de la police, et plus les jets de grenades de désencerclement s’effectuaient "en cloche". C’est à dire qu’ils arrivaient à hauteur de visages. Au moins une grenade a été envoyée dans ce mode. Une des dernières de la série.

 
Vidéo : Doc du réel

C’EST QUOI CES GRENADES ?

Les grenades appelées communément "grenades de désencerclement" sont arrivées dans la panoplie du maintien de l’ordre en 2004, quand Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, s’est employé à doter les forces de l’ordre de nouvelles armes "non létales" : Flashball Super Pro, Taser X26, etc.
"Dispositif Manuel de Protection" est le nom officiel de ces grenades. Une note du directeur central de la sécurité publique du 24 décembre 2004 encadre leur utilisation et stipule que « les dispositifs manuel de protection ne doivent être employés que dans un cadre d’autodéfense rapprochée et non pour le contrôle d’une foule à distance ».
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Les grenades de désencerclement sont en effet constituées de 18 plots de caoutchouc de 10 grammes projetés à 126 km/h sur un rayon de 30 mètres autour du point d’impact. L’explosion en elle-même émet une détonation de 160 décibels
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Plusieurs fabricants produisent ces grenades : les entreprises SAPL (pour Société d’Application des Procédés Lefevre), SAE ALSETEX et VERNEY-CARRON. Mais le principal fournisseur de l’Etat reste SAPL, dont on peut apercevoir le nom sur les enveloppes plastifiées retrouvées sur le sol après la manifestation (photo : G)
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Selon le modèle et le fabricant, elles peuvent porter différentes appelations : DBD (pour Dispositifs Balistiques de Dispersion, fabriqués par Alsetex et Verney-Carron), DMP (fabriqués par SAPL) ou DMPL (fabriqués SAPL et Verney-Carron, mais dotés d’une charge de gaz lacrymogène CS concentrée à 20%).

AUTOPSIE D’UNE GRENADE DE DESENCERCLEMENT

La grenade est composée de 18 plots de caoutchouc semi-rigides de couleur noire, maintenus par une enveloppe de caoutchouc souple (photo : F) et fixés sur un cylindre en caoutchouc semi-rigide (photo : D), lui-même fixé sur un cylindre central en plastique dur de couleur blanc et rouge, fileté à l’intérieur pour venir se visser sur le bouchon déclencheur (photo : B et C).
Au centre de la grenade se situe le détonateur composé de TNT et amorcé par le percuteur situé à l’intérieur du bouchon déclencheur, lui-même constitué de plastique blanc recouvert de caoutchouc noir.
Ce bouchon déclencheur contient des éléments métaliques (photo : A) qui se séparent régulièrement de leur support et sont propulsés alentour, occasionnant de nombreuses lésions dans la chair des personnes blessées. Le centre de la grenade, qui contient le détonateur, éclate également en fins copeaux de plastiques durs qui peuvent également venir se ficher dans les chairs.
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Le détonateur est amorcé lorsque la goupille est sortie de son trou et lorsque la main relache le levier (photo : H). A cet instant le policier a 1,5 secondes pour lancer la grenade, sinon quoi elle lui explose dans la main.
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L’étiquette collée sur l’enveloppe (photo : E) indique également les conditions d’utilisation des grenades de désencerclement, qui en plus d’être réservées à la défense (et non à l’attaque comme ça a été le cas lors de la manifestation du 1er mai) doivent être lancées de manière à rouler sur le sol, et en aucun cas en cloche les bras levés par dessus l’épaule. Autant dire que cette règle n’est que rarement respectée par les forces de l’ordre.
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CONSEQUENCES

Il n’est pas question ici de suggérer une meilleure utilisation de ces grenades, ni de demander le remplacement de ces armes par d’autres, mais seulement d’informer sur leur fonctionnement, leur cadre d’utilisation et leur dangerosité.
Il va de soi que l’utilisation d’armes à effet de souffle comme ces grenades ou d’autres (GLI F4 "assourdissantes" ou OF F1 "offensives") contre des personnes civiles et non armées - et il n’est pas inutile de rappeler ici qu’un pavé, un baton, une bouteille, un pétard ou n’importe quel projectile qui n’a pas été usiné comme une arme n’en est pas une - est un acte criminel, dont la finalité n’est pas tant de dissuader, mais de faire mal et de blesser.
Les forces de l’ordre sont le bras armé de l’Etat. Hier, par leur violence et leur obstination à entraver la progression la foule, elles ont démontré une fois encore qu’elles sont la milice du capital et, par là, une force opposée au peuple et contre-révolutionnaire. Rien de neuf sous le soleil...

Plus d’infos sur les armements du maintien de l’ordre sur : http://desarmons.net/
Source : https://paris-luttes.info/suite-au-1er-mai-autopsie-de-la-5556

[Chapareillan] – 12 Juin 2016 – Rassemblement contre Lyon-Turin