Depuis
de très nombreuses années, l’émission « L’Antenne du social »,
consacrée au travail social et animée par des
travailleurs sociaux est diffusée avec bonheur sur Radio libertaire
le 3ème vendredi de chaque mois de 19h à 21h. L’émission du 18 mars
dernier devait être consacrée à un sujet à l'actualité
malheureusement brûlante : la prévention de la radicalisation
religieuse ainsi qu’à la lutte contre les discriminations religieuses et
racistes. Etaient invités des membres du Collectif contre
l’islamophobie et les racismes de Paris 20ème, ainsi que deux
travailleurs sociaux de polyvalence de secteur et un formateur en école
de travail social afin qu’ils et elles viennent partager
à l’antenne leur expérience, leurs constats ou encore débattre de
leurs réflexion et de leurs positions sur ces deux thématiques.
Cette émission a été annulée au dernier moment.
Certains se sont empressés d’attribuer la responsabilité de cette décision aux responsables de Radio libertaire, voire à la
Radio toute entière. Ils se sont tout autant hâtés de dénoncer le caractère forcément discriminatoire de cette décision : « Radio libertaire ne reçoit pas les femmes voilées », « Radio libertaire a institué un dress
code », « les représentants de la radio restaient fermes… »...
Cette affirmation est totalement fausse mais aussi clairement diffamatoire.
D’une part, des
musulmanes voilées (ou
non d’ailleurs) ont déjà été invitées dans des émissions de Radio
libertaire, tout comme des hommes musulmans, des chrétien.e.s, des juifs
et des juives et même un prêtre et un rabbin (liste
non exhaustive), ceci non pas pour faire du prosélytisme - Radio
libertaire est explicitement une radio athée militante - mais parce que
leur témoignage ou leur connaissance de tel ou tel sujet
le requérait. Ceci a été, est et continuera à être le cas.
D’autre
part, ce sont les équipes qui en ont la charge des émissions qui
décident des thèmes qu’ils abordent ainsi
que des individus et des collectifs qu’ils invitent. Les
responsables de la Radio n'ont pas à donner d’accord préalable. Si il y a
un problème, ce qui arrive rarement mais malheureusement
parfois, il est géré a posteriori par les responsables de la
Radio : sans procès d’intention, ni arbitraire et encore moins par le
cyber-lynchage mais après avoir entendu les uns et
les autres, pris connaissance des faits ainsi que dans le cadre des
valeurs et des mandats sur lesquels se fonde Radio libertaire.
L’émission du 18 mars ne déroge pas à cette
règle. C’est l’équipe en charge de cette émission qui a choisi le
thème de cette émission. C’est l’équipe en charge de cette émission qui a
invité qui elle voulait. C’est l’équipe en charge
de cette émission qui a décidé de l’annuler. Les responsables de la
radio n’ont pas été informés, ni n’ont donné leur aval au montage de
cette émission (choix du sujet et invitations). Ils ont
encore moins pris la décision de l’annuler.
C’est
en fait un différent interne à l’équipe en charge de cette émission qui
a conduit à son annulation, en l’occurrence un
différent entre les deux techniciens et les deux animatrices; les
deux techniciens n'étant ni des responsables, ni des représentants de la
Radio mais des bénévoles tout comme les deux
animatrices. Le thème de l’émission du 18 mars et celui des invités a
été fait non pas par l’ensemble de l’équipe mais par les deux
animatrices. Les deux techniciens ont découvert le
sujet et les invités de l’émission juste avant sa diffusion. Après
discussion avec les deux animatrices quant aux propos qui allaient être
tenus à l’antenne, ils ont considéré
nécessaire de demander au préalable l’avis des responsables de la
Radio. En l’attente, ils ont refusé de participer à l’émission. Les deux
animatrices ne connaissant pas le maniement
technique de la radio, l’émission a donc dû être annulée. Les deux
techniciens et les deux animatrices, ont enfin convenu de demander
l’arbitrage des responsables de la Radio afin de déterminer
si elle était définitivement supprimée ou simplement reportée.
N’étant pas
présent lors de cet échange entre les techniciens et les animatrices,
étant aussi face des versions
sensiblement différentes quant à la discussion qui a eu lieu entre
eux (et sans témoin, les invités étaient plus loin), nous ne sommes pas
en mesure de déterminer précisément ce qui s’est
passé et pourquoi cela s’est passé ainsi. Au vu des éléments et des
faits dont nous disposons, nous sommes cependant en mesure de d’affirmer
clairement les points suivants:
• Le
choix des sujets des émissions, ainsi que des invitations
sont du ressort des équipes qui ont la charge des émissions. Il
appartient donc à l’équipe en charge de l’émission « L’antenne du
social» de déterminer si elle souhaite
reprogrammer l’émission prévue le 18 mars, avec les mêmes invitées ou
non. Si les techniciens, qui sont des bénévoles eux-aussi et non
des salariés, ou des représentants ou encore des
responsables de la radio redisons-le, font à nouveau défaut, nous
chercherons et nous trouverons une équipe technique de remplacement.
Mieux encore nous apprendrons aux deux animatrices à manier
l’aspect technique d’une émission de radio afin qu’elles soient
désormais autonomes. C’est toujours un principe de confiance qui prévaut
entre l’ensemble des bénévoles (techniciens et animateurs) qui
font les émissions et les responsables de la Radio. Ce principe n’a en
aucun cas à être remis en cause. Si il y a un problème dans les propos
tenus au cours de cette émission comme dans
d’autres d'ailleurs, il sera géré comme d'habitude a posteriori sans procès d’intention, ni de manière arbitraire mais après avoir pris connaissance des faits ainsi que dans le cadre
des valeurs et des mandats sur lesquels se fonde Radio libertaire.
• Radio
libertaire réaffirme par ailleurs qu’en aucune manière
des invité.e.s n’ont à être accepté.e.s ou refusé.e.s en fonction de
leur (in)croyance ou de leur tenue vestimentaire. Ce serait là une
discrimination parfaitement contraire aux valeurs promues par
Radio libertaire. Les invité.e.s sont invitées parce que leur témoignage
ou leur connaissance de tel ou tel sujet le requière.
• Radio
libertaire affirme tout aussi clairement, qu’elle n’est
pas là pour permettre à des personnes ou des structures de faire la
promotion de thèses qui vont frontalement à l’encontre de ses valeurs et
de ses principes : antisémitisme, sexisme, racisme,
électoralisme, interclassisme, homophobie, apologie de la dictature,
etc. Elle n’est pas là non plus pour les crédibiliser/banaliser en les
invitant. La seule exception est celle de l’organisation
d'un débat contradictoire comme le mouvement anarchiste en a coutume
depuis sa fondation. Mais en ce cas, il faut évidemment qu’il y ait à
l’antenne des personnes capables de leur
répondre.
• Radio
libertaire n’est pas dupe de l’instrumentalisation
politicienne qui a été faite de cette annulation par quelques officines
en mal de reconnaissance médiatique dans quelques obscures recoins
d’internet où ils croient avoir une existence. La seule
réponse à cette fange nauséabonde est le mépris.
• Nombre
d’animateurs et d’animatrices de la radio ont vécu
l’instrumentalisation de l’annulation de cette émission comme un
véritable choc et insulte collective. Ce ne sont pas seulement quelques
bénévoles qui travaillent sans relâche au sein de la radio, ni
seulement ses responsables, mais bien l’ensemble de Radio libertaire qui
a été explicitement visée. Sur ce point aussi, personne n’est dupe.
Le secrétariat à la programmation de Radio libertaire,
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